Le Journal de Montreal

Les yeux tournés vers la partielle en Ontario

- Chroniqueu­se politique

Le 24 juin, jour de la fête nationale du Québec, bien des yeux seront tournés vers l’élection partielle dans Toronto–St. Paul’s, forteresse libérale où une victoire des conservate­urs marquerait un point tournant sur la scène politique fédérale.

Lors d’une tournée où il tente de séduire le Québec, le chef conservate­ur Pierre Poilievre sera à Québec, ce jour-là.

Le Québec, selon plusieurs récents sondages qui donnent le Bloc Québécois en avance, c’est l’endroit qui lui résiste encore. Comme quoi notre « gros bon sens » collectif se porte au mieux. Il reste à souhaiter que cette tendance se maintienne et soit suivie ailleurs au pays.

Une victoire des bleus dans cette circonscri­ption serait par ailleurs très surprenant­e, mais rien n’est impossible. Les électeurs pourraient avoir envie de lancer un message, auquel cas les impacts pourraient faire mal.

STYLE CONTROVERS­É

« Aucune moralité, aucune éthique, aucune réserve : tous les coups sont permis, la vérité n’a aucun droit », a énuméré le chef bloquiste Yves-François Blanchet, cité par la Presse canadienne, pour décrire Poilievre et les conservate­urs.

Poilievre, c’est le gars qui a traité le premier ministre de cinglé (« wacko ») en pleine Chambre des communes, épisode très peu glorieux dans l’histoire de la politique canadienne.

A-t-on vraiment besoin, dans notre société déjà trop polarisée, d’un tel dirigeant ?

Après les États-Unis sous Trump, dont Poilievre s’inspire grandement, ce serait au tour du Canada de voir sa réputation entachée.

PRESSION SUR TRUDEAU

Quoi qu’il en soit, s’il devait perdre la circonscri­ption de Toronto–St. Paul’s ou l’emporter à l’arraché, la pression resterait très forte sur le chef libéral Justin Trudeau. Plusieurs observateu­rs affirment qu’advenant une défaite, M. Trudeau n’aurait d’autre choix que de démissionn­er. Un changement de chef pourrait contrer la montée conservatr­ice, espère-t-on, à moins d’un an du déclenchem­ent attendu d’élections fédérales.

Pour toutes ces raisons, les résultats dans Toronto–St. Paul’s s’annoncent fort intéressan­ts.

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