Le Journal de Montreal

Je suis fier d’être un Québécois

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Jonathan Duhamel, natif de Bouchervil­le, est le premier Canadien à gagner le Main Event des Séries mondiales de poker, sans oublier qu’il a décroché à trois occasions un bracelet du WSOP au cours de sa carrière. Après avoir remporté le titre du Main Event 2010, Duhamel, un fan incontesté du Canadien, a choisi de verser 100 000 $ de ses gains à la Fondation des Canadiens pour l’enfance.

Tout comme au cégep et à l’université, il voulait profiter de la vie. Après sa première année universita­ire, il a pris une année sabbatique et n’y est jamais revenu. Il a plutôt choisi d’amorcer sa carrière de joueur de poker profession­nel. Après avoir parcouru différents pays, il a maintenant amorcé un long voyage avec sa famille à la découverte des différente­s régions du Québec.

Depuis novembre 2021, il ne joue plus profession­nellement au poker, bien qu’occasionne­llement, il joue à un niveau récréatif.

Tu es fier d’être un Québécois.

J’ai fait le tour du monde plus de 50 fois et chaque fois, ma plus grande fierté, c’était d’être reconnu comme un Québécois dans chacune des villes.

« Il faut travailler dur pour réussir dans la vie ».

Ce sont les mots que mon père utilisait pour nous motiver, ma jeune soeur et moi, si nous voulions réussir dans la vie. Mon père, Luc, m’a aussi inculqué une joie de vivre que je partage aujourd’hui avec mes amis.

Ta mère a toujours été présente dans ta vie.

Mon père travaillai­t avec des horaires variables, et ma mère, Johanne, était donc très présente dans ma vie.

Tu aimais pratiquer différents sports dans ta jeunesse.

J’ai joué au baseball dans des ligues et des camps d’été, et au hockey aussi, mais c’est le hockey qui est encore aujourd’hui le sport que je préfère.

À cinq ans, tu as assisté à ton premier match du Canadien au vieux Forum de Montréal.

Je m’en souviens encore, alors que le Canadien a subi une défaite de 4 à 3 contre les Bruins de Boston. La foule était électrisan­te et la patinoire était si près des spectateur­s.

Tu regardais les matchs du Canadien à la télévision avec ton père.

C’était comme un match de hockey. J’ai commencé par écouter un match pendant une période avant d’aller me coucher. Par la suite, j’écoutais le match pendant deux périodes avant d’aller me coucher. Finalement après quelques années, j’ai pu écouter le match au complet assis tout près de mon père.

L’amitié joue un rôle important dans ta vie.

Aujourd’hui, j’ai encore un lien d’amitié avec mes amis de la maternelle. Cette amitié est la racine de mes valeurs dans la vie. Chaque fois que je suis trop grand pour mes chaussures, mes amis me ramènent à la réalité de ma vie.

Tu as fréquenté l’École d’éducation internatio­nale durant deux ans.

C’était plus facile pour moi d’apprendre l’espagnol que l’anglais. Le choix était donc évident et facile à faire. Je suis allé à l’école secondaire De Mortagne rejoindre mes amis pour terminer mes études secondaire­s.

Les randonnées à vélo étaient de mise.

Le retour à la maison en autobus scolaire, c’était terminé. Les promenades à vélo étaient de retour avec mes amis. Nous nous retrouvion­s pour nous déplacer partout à vélo, pour jouer au hockey dans la rue de notre quartier et nous promener un peu partout dans les parcs du voisinage.

Tu aimais jouer au mini-putt.

Mes amis et moi étions membres du club de mini-putt de Bouchervil­le durant plusieurs étés. L’un de mes amis était tellement obsédé que chaque année, il voulait être le premier membre à acheter sa carte de membre. Il y avait un terrain de golf à normale trois à Verchères et on s’y rendait à vélo pour jouer, chacun avec son wedge et son putter en main.

Tu assistais fréquemmen­t aux matchs des Expos.

Mon joueur favori était sans aucun doute Henry Rodriguez, car chaque fois qu’il frappait un coup de circuit, nous lancions une barre de chocolat Oh Henry sur le terrain. Je me souviens encore que je lisais les statistiqu­es dans Le Journal de Montréal, car j’étais épaté par le rendement du releveur, Ugueth Urbina. Cependant, mon grand plaisir, c’était de faire claquer les légendaire­s sièges du Stade olympique.

Ton premier emploi d’été a ouvert la porte à un autre emploi

J’ai commencé à cueillir des fraises pour un ami de mon père, pour pas beaucoup d’argent. Cependant, cela m’a permis de trouver, durant mes études, un emploi de commis dans le secteur des fruits et légumes chez Provigo. Pour un jeune de 15 ans, ce n’était pas évident de me lever à 5 h 30 pour amorcer ma semaine de 30 heures de travail. Les vacances familiales étaient souvent en camping au bord d’un lac dans les Laurentide­s ou sur les plages de Virginia Beach.

Francis Bouillon était ton joueur favori chez le Canadien.

Je crois que le fait que son gabarit ressemble au mien a aidé mon choix, mais c’est surtout sa fougue au jeu que j’aimais. D’ailleurs, j’ai toujours le chandail de Francis Bouillon chez moi.

Les sports d’équipe ont influencé ta vie.

Le baseball et le hockey ont exercé une influence sur ma vie. J’ai appris à faire des choses en groupe, comme perdre ou gagner. J’ai également développé des amitiés durables.

À quel moment t’es-tu mis à jouer au poker

Vers la fin de mes études secondaire­s, je commençais à décrocher de l’école, car j’aimais mieux jouer au poker avec mes amis.

Ton adrénaline, c’est maintenant tes trois enfants

Mes trois enfants ont complèteme­nt changé ma vie. Mon adrénaline ne me vient plus en jouant au poker, mais en étant avec mes trois enfants.

Ta conjointe, Mélanie, et toi, vous formez toute une équipe.

Mélanie est sans aucun doute un complément à ma vie qui s’ajoute à la vie de nos enfants. Elle est toujours présente pour soutenir les enfants, et bien plus souvent que moi.

ACTUELLEME­NT, JE DÉCOUVRE LE QUÉBEC. – Jonathan Duhamel

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Jonathan Duhamel lors du combat de boxe opposant Jean Pascal à Lucian Bute au Centre Bell, en 2014.
PHOTO D’ARCHIVES Jonathan Duhamel lors du combat de boxe opposant Jean Pascal à Lucian Bute au Centre Bell, en 2014.

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