Les taxis obtiennent gain de cause
Le provincial devra verser 220 M$ à des ex-chauffeurs
AGENCE QMI | Le gouvernement provincial devra donner plus de 219 millions $ en compensation à des milliers d’anciens propriétaires de permis de taxi, dans un jugement historique de la Cour supérieure rendu public hier. Selon eux, Québec les avait dépossédés illégalement de leurs permis depuis l’arrivée d’Uber.
« La Cour a reconnu que le gouvernement du Québec a exproprié illégalement et sans juste compensation les propriétaires de permis de taxi pour faire place à Uber, une multinationale qui refusait de respecter les lois du Québec », a-t-elle indiqué dans un communiqué obtenu par TVA Nouvelles.
Les anciens chauffeurs de taxi auraient commencé à perdre leur licence en septembre 2016, lorsque le gouvernement avait entamé un projet pilote avec Uber. La valeur de leur permis a chuté depuis cette date. Le montant annoncé par le tribunal inclut les frais de justice ainsi que les intérêts légaux.
COÛTS DE UN MILLIARD $
Le jugement explique aussi que cette décision du gouvernement d’abolir ce système aurait coûté plus d’un milliard de dollars aux contribuables de la province.
Selon un des avocats des membres, Québec aurait payé ce montant pour légaliser Uber dans la province.
« C’est historique même si nous n’avons pas obtenu le montant qu’on voulait. Ça vise tous les permis des propriétaires de taxi au Québec. La valeur de ces permis avant qu’Uber n’arrive était de 1,2 G$ au total. Quand le projet pilote a été mis sur pied, la valeur était autour de 1 G$. Le montant octroyé par la cour représente la différence », souligne Me Mathieu Charest-Beaudry, du cabinet Trudel Johnston & Lespérance.
« UN PAS EN AVANT »
L’avocat a ajouté que la veille de son apparition devant la juge, l’homme conduisait toujours son taxi puisqu’il n’a « pas les moyens de prendre sa retraite. » Selon lui, cette annonce changera le projet de retraite pour beaucoup de personnes.
Pour sa part, le vice-président de l’Association des taxis des régions du Québec (ATRQ) se réjouit de la décision de la Cour supérieure mais refuse de s’emballer.
« C’est un pas en avant. Le côté positif, c’est que le juge reconnaît qu’on a été exproprié. Une somme d’argent, ça vaut ce que ça vaut. On espère que les artisans vont retrouver le sourire. Pour l’instant, on n’a pas aucune idée de la distribution », précise le porte-parole Serge Lebreux.
Près de 7000 propriétaires de taxi pourront bénéficier de cette somme d’argent.