Un influenceur financier très populaire
La cible principale de l’enlèvement d’hier dans le Vieux-Montréal est un influenceur du monde de la cryptomonnaie très populaire malgré l’interdiction du tribunal qui l’empêche d’offrir ses conseils d’investissement.
Kevin Mirshahi faisait la pluie et le beau temps sur le réseau social Telegram en 2021. Son groupe nommé « Crypto Paradise » comptait 2300 membres qui payaient pour savoir dans quelle cryptomonnaie investir.
« J’ai fait plusieurs bons coups grâce à lui », a confié un ex-client qui fréquentait la même école secondaire que Mirshahi et qui a demandé de taire son nom.
Quand Le Journal a fait éclater l’affaire Marsan, en avril 2021, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a ouvert une enquête sur Antoine Marsan et Kevin Mirshahi.
Marsan, un Lavallois de 22 ans, avait embauché Mirshahi pour faire la promotion de son nouveau jeton de cryptomonnaie, le MRS, auprès des membres de « Crypto Paradise ».
INTERDIT DE CONSEILLER
La campagne de Marsan-Mirshahi a si bien fonctionné qu’entre le lancement du jeton, le 14 avril 2021, et l’effondrement de sa valeur, le 18 avril, les détenteurs sont passés de 637 à 3470.
Au quatrième jour, deux gros détenteurs ont tout liquidé sans avertir. La valeur s’est effondrée à 0,54 $, le 18 avril 2021. Tous les petits investisseurs ont vu leur argent disparaître.
Des dizaines de Québécois âgés de 16 à 20 ans ont tout perdu dans le MRS. Trois jours après le lancement, la valeur du jeton était à un sommet de 5,14 $. Marsan et Mirshahi avaient confié avoir reçu des menaces de mort par la suite.
Les deux hommes ont été frappés d’une interdiction d’exercice en matière de Loi sur les valeurs mobilières par le tribunal, en juillet 2021.
Depuis, Mirshahi opère « Le groupe à Amir », toujours sur Telegram. Toutes nos sources indiquent qu’il n’a jamais arrêté de prodiguer ses conseils.
MYSTÈRE ET… LUXE
L’AMF a refusé de dire, hier, si elle est au courant de l’existence du deuxième groupe. L’Autorité s’est tenue à dire que Marsan et Mirshani sont toujours sous le coup d’une interdiction.
Mirshahi a deux entreprises à son nom au Québec, Crypto Paradise et Location AK, une compagnie de location d’automobiles dissoute l’an dernier.
Kevin Mirshahi est connu pour sa discrétion. Personne, ou presque, ne sait à quoi il ressemble.
Il a bien une page Instagram où il affiche un mode de vie ostentatoire et luxueux, à l’instar d’autres influenceurs du secteur de la crypto, mais il ne montre pas son visage.