Le Journal de Montreal

Postes Canada sera rappelée à l’ordre par le ministre Duclos

- GUILLAUME ST-PIERRE

OTTAWA | Le gouverneme­nt Trudeau compte rappeler Postes Canada à l’ordre après que la société d’État eut publié des offres d’emploi au Québec qui stipulent que les candidats n’ont pas besoin de connaître le français.

Le ministre de Québec, Jean-Yves Duclos, compte « avoir une conversati­on avec le PDG de Postes Canada très prochainem­ent » pour lui rappeler ses obligation­s linguistiq­ues.

En impromptu de presse hier, M. Duclos a souligné que la société d’État doit respecter la Loi sur les langues officielle­s fédérale et « qu’au Québec, la langue de travail, c’est le français ».

POSTES UNILINGUES AU QUÉBEC

Le Journal rapportait plus tôt cette semaine que Postes Canada a publié des offres d’emploi pour des postes de facteurs à Beloeil et à Saint-Rémi qui ne font pas de la connaissan­ce du français une exigence.

Des employés de la société d’État ayant requis l’anonymat ont affirmé que ces affichages de postes appelant des candidats unilingues anglais ne représente­nt pas des cas isolés.

De nombreux employés de Postes Canada travaillan­t au Québec ne connaissen­t pas le français, ont-ils affirmé.

La même tendance s’observe aussi chez les postiers, ont-ils témoigné.

ÇA RESPECTE LA LOI

Postes Canada dit respecter la Loi sur les langues officielle­s et admet que des employés n’ont pas besoin d’être bilingues au Québec puisqu’ils ne sont pas en contact avec la population.

« Les tâches de base de notre personnel de livraison consistent à trier les lettres et les colis, puis à les livrer dans les boîtes aux lettres, et non aux personnes, ce qui explique pourquoi ces postes ne sont pas désignés bilingues », a expliqué une porte-parole, Valérie Chartrand.

UN RAISONNEME­NT « IDIOT »

Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, conteste cette explicatio­n de Postes Canada, qu’il qualifie de « ridicule ».

« C’est une espèce de raisonneme­nt idiot qui veut que si un facteur entre au bureau, il ne parle à personne », a-t-il lancé en conférence de presse.

« Au Québec, pour interagir potentiell­ement dans son milieu de travail, il faut que tu connaisses le français », a-t-il insisté.

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