MM. Miller et Legault sont irresponsables
Le manque de sérieux et de nuances dans le débat sur l’immigration et la crise du logement est décevant.
La crise est profonde et touche presque tout le Québec.
Le problème est grave : nos politiciens n’ont pas besoin de l’exagérer !
Au Québec, la hausse moyenne du prix des logements a largement dépassé l’inflation.
À Trois-Rivières, le prix des logements a augmenté d’environ 50 %, selon le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec.
Elle n’est pas arrivée de nulle part, ça fait des années qu’on en parle… Et ça aura pris des années avant que la CAQ reconnaisse le problème !
Au Québec, la hausse moyenne du prix des logements a largement dépassé l’inflation.
DE LA PETITE POLITIQUE
Quand François Legault affirme que 100 % de la crise du logement est due aux immigrants temporaires, il nuit au débat.
Sur les 9 millions de Québécois, 597 140 sont des immigrants temporaires.
Des gens qui nous soignent, qui travaillent en construction ou dans nos champs, ou qui étudient à gros frais dans nos universités…
Ils répondent à des besoins essentiels au Québec.
Mais ils ne peuvent pas expliquer à eux seuls les taux d’inoccupation à Saguenay (1,3 %), Québec (0,9 %),
Trois-Rivières (0,4 %) ou Drummondville (0,5 %). Surtout qu’ils sont plus faibles qu’à Montréal (1,5 %), qui reçoit la part du lion des nouveaux arrivants !
De l’autre côté, il ne faut pas minimiser les effets de cette immigration sur le logement, l’éducation et le réseau de la santé.
Parmi ces immigrants temporaires, certains sont de la main-d’oeuvre bon marché et beaucoup sont des demandeurs d’asile qui coûtent cher à la société québécoise.
Au 31 mars, les demandeurs d’asile représentaient 18 % des prestataires du programme d’assistance sociale !
Ça, c’est la faute du fédéral : que ce soit par son incurie à gérer les frontières et les visas, la lenteur de sa bureaucratie et son incapacité à voir la réalité en face.
LE QUÉBEC EST TANNÉ
Le ministre de l’Immigration Marc Miller était trop préoccupé à casser du sucre sur le dos de la CAQ. Plutôt que de voir le problème, de s’y attaquer, il l’a laissé prendre de l’ampleur.
On se souvient quand son gouvernement nous disait de ne pas nous en faire parce que ces nouveaux arrivants allaient construire les logements manquants.
François Legault ne parle pas à travers son chapeau. Les Québécois sont réellement préoccupés par l’immigration et la crise du logement.
Le fédéral est en partie responsable de ce ressac. Mais les immigrants temporaires sont devenus les nouveaux boucs émissaires de François Legault. Il espère qu’ils lui permettront de se dédouaner des problèmes de logement, de santé et d’éducation.
Marc Miller, lui, pense qu’en se drapant dans la grande vertu de l’accueil, il rassure sa base montréalaise qui n’aime pas la CAQ.
Même si Québec et Ottawa trouvent leur compte politique dans ce débat qui dérape, leurs deux discours nourrissent la frustration de la population et à terme nuisent au climat social.