Le Journal de Montreal

Pas de cessez-le-feu à Gaza

Le Hamas a donné sa réponse au plan proposé, mais la pression augmente

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AFP | La guerre entre Israël et le Hamas palestinie­n ne connaît pas de répit dans la bande de Gaza, Washington accentuant la pression pour que les belligéran­ts acceptent un plan de cessez-le-feu annoncé par Joe Biden et auquel le Hamas a donné sa réponse hier.

En tournée au Moyen-Orient, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a souligné en Israël que le premier ministre Benyamin Nétanyahou lui avait « réaffirmé son engagement » pour le plan de cessez-le-feu annoncé par le président américain fin mai et adopté lundi par le Conseil de sécurité de l’ONU.

M. Blinken a aussi qualifié de « signe encouragea­nt » la réaction du mouvement islamiste palestinie­n Hamas, qui avait dit accueillir « favorablem­ent » un certain nombre d’éléments de la résolution américaine, avant de donner sa réponse officielle hier soir.

Dans un communiqué conjoint avec le Djihad islamique, autre mouvement armé palestinie­n ayant participé aux attaques en Israël ayant déclenché la guerre le 7 octobre, le Hamas a donné sa réponse aux médiateurs qatari et égyptien sur ce plan, appelant à un « arrêt total de l’agression » dans la bande de Gaza.

Elle contient des « amendement­s » à la propositio­n annoncée par le président américain, « notamment un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israélienn­es de la bande de Gaza », a indiqué une source au fait des discussion­s.

RISQUE DE FAMINE

« L’horreur doit cesser », a lancé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui participai­t hier en Jordanie à une conférence internatio­nale visant à mobiliser des fonds pour l’aide humanitair­e dans le territoire assiégé, privé d’eau et d’électricit­é, où l’ONU s’inquiète des risques de famine.

« Il est grand temps d’instaurer un cessez-le-feu et de libérer les otages », a-t-il ajouté, en appelant « toutes les parties à saisir l’occasion » fournie par la nouvelle feuille de route américaine.

Il a également déploré l’impact psychologi­que de la guerre, notamment sur les enfants, et affirmé qu’environ 60 % des bâtiments résidentie­ls et au moins 80 % des installati­ons commercial­es ont été endommagés par les nombreux bombardeme­nts israéliens.

FEUILLE DE ROUTE

Sur le plan diplomatiq­ue, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté lundi par 14 voix et une abstention, celle de la Russie, la résolution américaine soutenant le plan qui vise à établir par étapes un cessez-le-feu permanent à Gaza.

Ce plan prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages et de prisonnier­s palestinie­ns détenus par Israël.

La feuille de route avait été présentée comme émanant d’Israël, qui ne l’a jusqu’à présent pas formelleme­nt acceptée.

Le Haut-commissari­at de l’ONU s’est dit à la fois « profondéme­nt choqué » par l’impact sur les civils de cette opération et « profondéme­nt affligé » par le fait que des otages sont toujours détenus.

Pour Jeremy Laurence, son porte-parole, « toutes ces actions, par les deux parties, pourraient s’apparenter à des crimes de guerre ».

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PHOTO AFP Une Palestinie­nne regarde la fumée s’échapper à la suite d’une frappe israélienn­e au sud de la ville de Gaza, le 11 juin 2024.

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