Victoire de Marine Le Pen : Macron joue son va-tout
Les élections européennes furent une catastrophique et humiliante défaite pour Macron. Le Rassemblement national lepéniste (31,4 %) a écrasé son parti Renaissance (14,6 %). C’est sans compter le score obtenu par Marion Maréchal (5,47 %), la nièce de Marine Le Pen, extrême droitiste dissidente, associée à Éric Zemmour dans le parti La Reconquête. Incroyablement, 93 % des communes (municipalités) de France ont placé Jordan Bardella et le Rassemblement national en première place.
La décision de Macron de déclencher des élections législatives précipitées a pris tout le monde par surprise dont les militants de sa propre formation. Il tente de se séparer de son lourd passé législatif avec les dettes et tous les échecs qui vont avec.
Macron refuse de démissionner même si les Français viennent de lui dire qu’ils ne veulent plus de lui, un piètre président, que certains placent même derrière François Hollande.
« Macron joue à la roulette belge », dit un analyste politique sur les ondes de France Info au sujet du déclenchement des élections. Roulette belge ? C’est comme la roulette russe, mais avec six balles dans le barillet. Mais Macron n’est pas politiquement suicidaire. Plusieurs analystes pensent que le machiavélique président veut que les lepénistes prennent le pouvoir. Il pourra miner le programme législatif du premier ministre Jordan Bardella, semer la zizanie et ainsi bloquer l’élection présidentielle de Marine Le Pen en 2027. Il rêve en couleur. Responsable
en partie de la montée en flèche de Marine Le Pen et son RN, Macron est persuadé qu’il est capable de contrôler le désastre. Il joue l’avenir de la France au poker.
LA QUATRIÈME RÉPUBLIQUE RESSUSCITÉE
La mobilisation générale espérée des formations anti-Le Pen, en une espèce de « front du refus » hétéroclite, n’est guère possible.
Au contraire, la droite républicaine traditionnelle vient d’annoncer qu’elle est disposée à s’engager dans une alliance sans précédent avec l’extrême droite lepéniste.
Les programmes disparates et contradictoires des partis de gauche rendront difficile la reconstitution de la coalition NUPES : écologistes, « insousmis », socialistes, communistes avec en prime quelques fumistes. Un front de la discorde.
Si aucune majorité ne résulte de cette élection accélérée, on pourrait se diriger vers une situation qui rappelle la Quatrième république où les coalitions à répétition ont rendu la France ingouvernable. L’absence de majorité parlementaire empêchait la constitution d’un gouvernement uni et stable.
Mais entretemps, ça risque d’être le chaos en France. Comme ailleurs en Europe, ces résultats électoraux le montrent, la droite dure, axée sur l’immigration, la sécurité et l’autorité, a le vent dans les voiles en France.
Les politiques du RN risquent de provoquer de nouvelles vagues de rage destructrice des loubards et des casseurs. Que va-t-il se passer dans les mal-nommées « banlieues », ces quartiers pauvres à forte population arabe et africaine ?
Les changements climatiques et l’explosion démographique en cours en Afrique (taux de natalité nettement supérieur au taux de mortalité) ne vont qu’accroître les courants migratoires vers l’Europe, accentuant la radicalisation droitière du continent.
LES LEPÉNISTES À GAUCHE DES TRUMPÉTEUX
Marine Le Pen et Rassemblement national — l’extrême droite en France — se situent bien à gauche de la secte « trumpéteuse » américaine qui s’appelle encore parti républicain. Elle aurait du mal à se faire élire dans de nombreux États, où elle serait considérée comme une « dangereuse progressiste ».