Il a offert 10 000 $ à son ex pour qu’elle change sa version
Accusé de meurtre non prémédité après un face-à-face fatal sur l’autoroute 50
L’homme accusé d’avoir tué un passionné de la nature qui revenait de camping en causant un face-à-face pour s’enlever la vie aurait verbalisé ses motivations suicidaires dans une lettre adressée à ses parents et supplié son ex-conjointe de modifier sa déclaration aux autorités.
« Maintenant je suis un handicapé à cause de vous parce que je voulais en finir avec ma vie de marde que vous [me faites] vivre », aurait écrit Jano Vincent dans une lettre de 15 pages trouvée chez lui par son ex-conjointe, après une tentative de mettre fin à ses jours, à l’été 2020.
Moins d’un an plus tôt, celui qui subit présentement son procès devant jury pour une durée d’un mois était impliqué dans un accident qui allait changer le cours de nombreuses vies.
L’homme de 37 ans est accusé du meurtre au second degré de Robert Campion, le 6 octobre 2019 sur l’autoroute 50, à la hauteur de Grenville-sur-la-Rouge.
Vers 12 h 40, le père d’une jeune fille est entré en collision avec le véhicule récréatif de l’homme de 59 ans qui s’apprêtait à prendre sa retraite. L’impact a été si violent que ce dernier n’a pas survécu.
CONFLIT AVEC SES PARENTS
Selon la thèse de la poursuite, Vincent aurait provoqué volontairement cet accident afin de s’enlever la vie, lui qui vivait avec des problèmes de consommation, d’argent et familiaux. Il était notamment en conflit avec ses parents depuis des années.
Dans les mois qui ont suivi le drame, le trentenaire aurait fait des aveux à des proches, a-t-on appris au fil du procès, avant de sombrer vers une autre tentative de mettre fin à ses jours.
Cette fois-ci, il aurait cependant laissé derrière lui cette lettre adressée à ses parents, se disant incapable de les affronter.
« Premièrement, je ne comprend pas pourquoi vous agissez de même avec moi, je ne vous ai rien fais, juste me voir m’enfoncer vous rend heureux (sic) », aurait-il rédigé.
Il y fait notamment mention d’une maison qu’ils lui auraient vendue trop cher et remplie de vices cachés, de la comptabilité de sa compagnie que l’un d’eux aurait gérée de manière douteuse et d’avoir monté ses amis contre lui.
CHANGER SA DÉCLARATION
L’ex-conjointe de Vincent, Julie Léveillé, qui a fait la lecture de cette lettre avec émotions hier, a révélé au jury que le père de son enfant lui avait confié avoir eu des idées noires après que ses parents eurent retiré toutes les photos de lui à l’intérieur de leur maison.
Par ailleurs, quelques jours après son arrestation, Vincent aurait également appelé la femme de 43 ans pour lui demander de modifier sa version des faits, concernant « tout ce qui a rapport au suicide », selon sa compréhension.
« Il m’a offert 10 000 $, si je changeais ma déclaration », a déclaré Mme Léveillé.