Le Journal de Montreal

Quatre mois d’hospitalis­ation et sept opérations durant sa grossesse

- MARTIN LAVOIE

La fête des Mères revêt un caractère spécial pour une courageuse jeune maman qui aura dû surmonter quatre mois d’hospitalis­ation, sept opérations et des douleurs insupporta­bles durant sa grossesse avant de donner la vie.

Jessica Colpron, de Mascouche, avait déjà connu les joies de la maternité avec Liam, son aîné âgé de huit ans aujourd’hui.

« Ça avait super bien été. J’étais dans le bois à la chasse et à la pêche jusqu’à la 36e semaine », raconte avec enthousias­me la dynamique femme de 31 ans.

UN CHEMIN DE CROIX

Mais pour la suivante, Maïka, des problèmes sont survenus au milieu de la grossesse, au tournant de 2022-2023.

Son utérus est venu comprimer les uretères, les conduits qui relient les reins à la vessie. Plus la grossesse avançait, plus la douleur s’intensifia­it.

« J’ai dû prendre beaucoup d’antibiotiq­ues parce que je faisais des pyélonéphr­ites [infections du rein et de l’uretère] à répétition. C’est une complicati­on extrêmemen­t rare. Les urologues de l’hôpital Le Gardeur n’avaient pas vu ça depuis 20 ans », se souvient-elle.

Elle a subi deux interventi­ons pour lui insérer des sondes double J.

« Ce sont des petits tuyaux en silicone dur qui sont insérés dans le rein. Ils ne restaient pas en place. On a donc installé quatre fois des drains dans les reins qui sortaient dans mon dos et qui étaient reliés à des poches. »

«J’ai dû être hospitalis­ée quatre mois. Parfois, je sortais une ou deux journées, mais inévitable­ment je revenais à l’hôpital. J’avais une nouvelle infection, mon drain s’était déplacé ou cristallis­é. C’était insoutenab­le comme douleur, comme si on retirait un hameçon », détaille la jeune femme.

PNEUMOTHOR­AX ET SEVRAGE

On le devinera, Jessica Colpron n’a pas vécu l’accoucheme­nt – avec des drains lui sortant du dos – dont elle rêvait.

« On m’a provoquée avec tous les moyens possibles et ça ne débloquait pas du tout. Après 29 heures, je suis passée de 1 à 8 [de dilatation] en 5 minutes et de 8 à 10 en une minute. La sortie précipitée a causé un pneumothor­ax à Maïka. Le médecin a à peine eu le temps de revêtir sa tenue », précise Mme Colpron.

Les battements cardiaques de la petite ont souvent baissé durant l’accoucheme­nt, rien pour rassurer le père et la grand-mère qui accompagna­ient Mme Colpron. La césarienne a d’ailleurs été envisagée.

Maïka a vu le jour à 38 semaines le 13 mai 2023, seulement quatre heures avant la fête des Mères.

Sa maman n’ayant eu d’autres choix que de prendre de puissants antidouleu­rs en raison des complicati­ons, la petite Maïka a dû passer ses cinq premières semaines à l’hôpital en sevrage.

BÉBÉ EN SANTÉ

« Elle est très petite, mais elle suit sa courbe », s’enthousias­me la maman au sujet de son bébé en pleine forme.

En cette fête des Mères, Jessica Colpron se concentrer­a à célébrer l’anniversai­re de Maïka. « Ça vient mettre un baume sur mon coeur. »

Et d’ailleurs, aux mères qui vivent de l’adversité, elle lance un message d’espoir.

« L’état d’esprit joue pour 80 % de la guérison. Peu importe l’obstacle qui se trouve devant nous, il y a toujours moyen d’être résilient et de continuer à avancer. »

« S’IL AVAIT FALLU QUE JE ME LAISSE ABATTRE PAR TOUT CE QUI M’EST ARRIVÉ DURANT MA GROSSESSE, JE SERAIS PROBABLEME­NT EN DÉPRESSION MAJEURE AUJOURD’HUI. » – Jessica Colpron

 ?? PHOTO MARTIN ALARIE ?? En cette fête des Mères, Jessica Colpron célébrera le premier anniversai­re de Maïka. Si la grossesse et l’accoucheme­nt n’ont pas été de tout repos, la petite est en pleine forme. Mme Colpron tient à lancer un message d’espoir aux mères qui vivent de l’adversité.
PHOTO MARTIN ALARIE En cette fête des Mères, Jessica Colpron célébrera le premier anniversai­re de Maïka. Si la grossesse et l’accoucheme­nt n’ont pas été de tout repos, la petite est en pleine forme. Mme Colpron tient à lancer un message d’espoir aux mères qui vivent de l’adversité.

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