Elle jure n’avoir rien à voir avec la suspension du chef de police
La mairesse Valérie Plante a dit ne pas avoir joué de rôle dans la suspension
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, assure n’avoir rien eu à voir avec la suspension de Philippe Pichet de son poste de chef de police en 2017.
« Je n’ai eu aucun rôle [dans la transaction] car je ne suis ni avocate ni aux ressources humaines », a assuré Valérie Plante, hier matin, au palais de justice de Montréal.
Depuis lundi, Philippe Pichet tente de démontrer qu’il a été victime d’une « destitution déguisée » lorsqu’il a été suspendu de son poste de chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à la suite d’une enquête administrative dévastatrice sur le corps policier en 2017. Il avait été nommé à la tête du corps policier deux ans plus tôt.
Pichet avait été suspendu avec solde pour finalement renoncer à son poste en juin 2018, à la suite d’une entente avec la Ville.
PAS DE SOUVENIR
« Je ne me rappelle pas avoir reçu [la lettre de renonciation], mais ça ne veut pas dire qu’elle n’existe pas. Ce n’est pas moi qui épluche tout le courrier qui atterrit sur mon bureau », a indiqué la mairesse Plante.
En vertu de l’entente, M. Pichet était resté à l’emploi du corps policier, mais avait été en congé de maladie pendant de longs mois, avant de finalement prendre sa retraite en novembre dernier.
À plusieurs reprises lors de son témoignage, Valérie Plante a affirmé « ne pas se mêler des affaires internes » ni « être responsable des ressources humaines » de la Ville.
Philippe Pichet, qui dit avoir été « humilié » et
« jeté en dessous de l’autobus », multiplie depuis les recours afin de « chercher la vérité ».
M. Pichet, représenté par Me Daniel Rochefort, se prévaut actuellement de la Loi sur la police, qui lui permet d’être entendu « en dernier ressort » par trois juges de la Cour du Québec.
S’il obtenait gain de cause, cela lui ouvrirait plusieurs portes, facilitant assurément la recherche de dédommagement.
En parallèle, Philippe Pichet avait intenté une poursuite de 2,9 M$ en 2021 contre la Ville de Montréal. Il n’y a toutefois pas eu de suite, car l’ex-numéro un de la police à Montréal n’avait pas respecté les délais.
AUSSI DU HARCÈLEMENT
L’ancien chef du SPVM a également déposé deux plaintes de harcèlement psychologique au Tribunal administratif du travail contre la Ville de Montréal. Valérie Plante, qui avait dû y témoigner, s’était alors contentée de réponses similaires à celles entendues hier.
Le procès est prévu pour encore une semaine. D’autres personnalités influentes du monde municipal, dont l’ancien maire de la métropole Denis Coderre et le directeur général adjoint à la Ville de Montréal, Martin Prud’homme, devraient possiblement être entendues dans les prochains jours. Plusieurs ont toutefois déjà fait savoir qu’ils tenteraient de faire casser l’assignation à témoigner.