40 solidaires veulent que le parti politique garde « son âme »
Le « pragmatisme » de Gabriel Nadeau-Dubois est « un éteignoir », plaident une quarantaine de solidaires qui souhaitent que le parti « garde son âme ». Au coeur de cette crise qui frappe la formation de gauche, Manon Massé croit qu’il s’agit d’un débat sain.
Dans une lettre publiée premièrement dans La Presse hier matin, une quarantaine de solidaires s’attaque à la standardisation de Québec solidaire (QS) menée par le caucus parlementaire et Gabriel Nadeau-Dubois.
« Si QS poursuit sa standardisation et continue à concentrer le pouvoir à sa tête, à l’image de ce système de domination qu’il avait été créé pour combattre, il faudra le considérer comme ce qu’il a manifestement été pour de trop nombreuses militantes et nombreux militants : un éteignoir plutôt qu’un catalyseur d’espoir », conclut la lettre signée notamment par l’ex-députée Catherine Dorion et d’ex-candidats.
Parmi eux, il y a l’ancien président et co-porte-parole de Québec solidaire André Frappier et la candidate solidaire dans Rimouski en 2018 et 2022, CarolAnn Kack.
Selon ces membres, l’idée était « que QS n’accède pas au pouvoir en s’appuyant uniquement sur les règles politiques habituelles, cette espèce de course de chevaux réglée par les sondages, le commentariat et le découpage du peuple en clientèles électorales et en microciblages ».
GARDER « SON ÂME »
En entrevue, Carol-Ann Kack est plus nuancée et affirme que tous les membres souhaitent que Québec solidaire puisse gouverner.
« On est une frange qui vient dire qu’on ne réussira pas à être un parti de gouvernement qui fait les transformations s’il n’y a pas les appuis nécessaires et, pour nous, ça passe par continuer à avoir de l’originalité, une parole réelle au féminisme et aux visages différents comme Émilise Lessard-Terrien », a-telle expliqué.
Elle ajoute qu’il y a une maudite « grosse gang » qui souhaite que QS « garde son âme ».
Elle ne remet toutefois pas en question le leadership de GND qu’elle qualifie « d’excellent parlementaire ».
UN DÉBAT « SAIN »
L’ex-co-porte-parole solidaire Manon Massé signale que c’est le chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois qui « a lancé un débat » et qu’il est sain.
« Quand tu lances un débat, ça fuse de partout et c’est sain, et c’est ça Québec solidaire », dit-elle.