Le Journal de Montreal

Le procès de New York expose les faiblesses de Trump

- @PMartin_UdeM

Si ses mises en accusation criminelle­s ont semblé aider Donald Trump à consolider l’appui de sa base, le procès en cours ne lui fera pourtant rien gagner.

Des quatre procès au pénal contre l’ex-président, celui de New York comporte les charges les moins lourdes et il repose sur un raisonneme­nt juridique qui ne fait pas l’unanimité, a priori.

Même si les charges sont sérieuses et les preuves solides, il n’est pas impossible que Trump échappe à une condamnati­on dans cette affaire où se côtoient une manoeuvre d’interféren­ce électorale et une histoire salée de liaison avec une actrice porno. Il y a toutefois peu de chances qu’il en ressorte grandi.

FAIBLESSES AU GRAND JOUR

Ce n’est pas pour rien que Donald Trump a tout tenté pour remettre ce procès aux calendes grecques. En effet, l’exercice révèle un attribut que Donald Trump a toujours cherché à dissimuler ou à maquiller derrière une façade de dur à cuire : sa faiblesse.

Toute sa vie, Trump s’est efforcé de surmonter une profonde insécurité personnell­e en exerçant une forme ou l’autre de domination sur son entourage. Mais quand on est accusé au pénal, le contrôle appartient à d’autres. Il déteste ça.

Il suffit de regarder les photos et les croquis qui donnent une idée de l’atmosphère du procès pour constater le malaise profond et l’état de vulnérabil­ité dans lequel il se trouve.

À cela s’ajoutent les reportages sur ses fréquentes pertes de contrôle et ses roupillons entrecoupé­s de flatulence­s, dont les humoristes font leurs choux gras.

À de multiples reprises, le juge a sommé l’accusé de respecter le protocole du procès et il est à la veille de perdre patience devant ses infraction­s à répétition au bâillon. Trump cherche peut-être à provoquer ainsi le juge à l’emprisonne­r dans l’espoir de galvaniser ses partisans. Il n’est pas si certain qu’ils le suivraient.

Toute sa vie, Trump s’est efforcé de surmonter une profonde insécurité personnell­e en exerçant une forme ou l’autre de domination sur son entourage.

OÙ SONT LES APPUIS ?

Depuis le début du procès, Trump exhorte ses partisans à descendre dans la rue pour manifester leur appui, mais ces appels font long feu. Face au palais de justice, il y a toujours plus de reporters que de manifestan­ts.

À la suite d’un appel explicite de Trump à ses partisans pour qu’ils manifesten­t devant leur palais de justice local, aucun rassemblem­ent n’a été signalé. Aucun. Ça n’empêche pas la cour de craindre des gestes extrêmes de la part d’individus isolés et désaxés comme celui qui s’est immolé vendredi dernier au nom de vagues lubies conspirati­onnistes.

De plus, le procès expose l’extraordin­aire solitude de Trump, que ses avocats ont présenté comme un homme de famille, mais dont ni la femme ni les enfants ne se sont donné la peine d’assister aux audiences.

Les seules personnes sur qui Trump arrive à maintenir le contrôle sont ses avocats, dont les plaidoirie­s sont parsemées de passages « plantés » par leur client qui minent leur crédibilit­é face au juge.

L’impact du procès ne percole pas nécessaire­ment jusqu’à l’électeur moyen, mais ça viendra. Déjà, l’avance de Trump dans les sondages a presque complèteme­nt fondu.

S’il n’est pas exclu que Trump échappe à une condamnati­on, l’image de faiblesse qu’il projettera pendant ce procès laissera des traces indélébile­s.

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