Le « keffieh » interdit au Parlement de l’Ontario
La mesure a été critiquée de toutes parts Le port du « keffieh », foulard à carreaux devenu depuis longtemps le symbole par excellence de solidarité avec la Palestine, a été banni du Parlement de l’Ontario cette semaine, une décision dénoncée de toutes pa
« Nos institutions devraient refléter la diversité du Canada. Le keffieh est un symbole culturel important qui devrait être accueilli dans toutes les institutions canadiennes. L’expression de la fierté de son patrimoine devrait être célébrée, et non étouffée », a déclaré sur X le ministre fédéral de la Justice, Arif Virani.
La décision d’interdire le port du keffieh à Queen’s Park a d’abord été prise par le président de l’Assemblée législative de l’Ontario, Ted Arnott.
Ce dernier a justifié sa décision en se basant sur une règle de la Chambre interdisant des accessoires ou des enseignes transmettant un message politique explicite qui pourrait « causer du désordre ».
La mesure vise d’abord et avant tout une députée indépendante, Sarah Jama, qui porte depuis des mois le keffieh au parlement provincial. Celle-ci avait été expulsée du NPD de l’Ontario en octobre après qu’elle eut qualifié Israël de pratiquer l’apartheid peu après l’attaque du Hamas.
LE PM ONTARIEN EN DÉSACCORD
Le fait que M. Arnott soit un élu du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario n’a pas empêché son chef, Doug Ford, d’exprimer publiquement son désaccord avec cette décision qui a été « prise par le président de la Chambre et par lui seul ».
« Je ne soutiens pas sa décision, car elle divise inutilement les habitants de notre province. Je demande au président de revenir immédiatement sur sa décision », a clarifié le premier ministre ontarien dans un communiqué mercredi.
La controverse a eu des échos à Ottawa, où le chef du NPD, Jagmeet Singh, a dénoncé une « mauvaise » décision.
« Cette interdiction envoie un message clair : que certains n’ont pas leur place dans les lieux de pouvoir », a réagi M. Singh sur X.
« Les néo-démocrates sont solidaires de toutes les communautés, y compris les Palestiniens, visées par cette interdiction. Levez l’interdiction maintenant. Vous avez votre place ici », a-t-il poursuivi.