Le Gaboteur

Lora Otoum: pour une chanson

Elle était la représenta­nte de Terre-Neuve-et-Labrador au concours Jamais Trop Tôt du Festival internatio­nal de la Chanson de Granby (FICG), au Québec. Rencontre avec une jeune artiste au parcours peu commun. |

- ANDRÉ MAGNY IJL - RÉSEAU.PRESSE – LE GABOTEUR

Le FICG en est cette année à sa 55e édition. Au fil du temps, il a vu s'épanouir des artistes comme Fabienne Thibeault, Lisa LeBlanc ou encore Pierre Lapointe. Toutefois, depuis 13 ans, son concours Jamais Trop Tôt (JTT) s'est ouvert à des jeunes artistes de 14 à 17 ans, non seulement du Québec, mais également de la francophon­ie canadienne.

Le 11 août dernier, 11 jeunes provenant du Québec et 13 autres de neuf provinces canadienne­s ont foulé les planches du Palace de Granby pour un spectacle de plus de deux heures afin de célébrer ce que le FICG appelle «le plus grand projet culturel musical pancanadie­n pour les artistes de 14 à 17 ans.» Jamais Trôp Tôt est le résultat d'un partenaria­t entre le FICG et le Réseau national des Galas de la Chanson, avec l'appui d'une quarantain­e de collaborat­eurs à travers les provinces canadienne­s et un territoire. En ce qui concerne Terre-Neuve-et-Labrador, le Réseau culturel francophon­e de TerreNeuve-et-Labrador (FFTNL) a servi de répondant auprès du FICG.

À la suite d'ateliers d'écriture dans différente­s écoles du Québec et du Canada, les 24 meilleurs textes reçus sont sélectionn­és et ensuite mis en musique par d'anciens participan­ts du Festival de Granby. Des chansons vont donc émerger de ces oeuvres littéraire­s. Par la suite, ceux qui étaient à Granby à titre d'interprète­s ont eu une semaine pour apprendre leur chanson et suivre les conseils d'Andréanne A. Mallette, la metteure en scène du spectacle. Lora Otoum était évidemment du lot.

Née en Jordanie d'une mère ukrainienn­e, c'est au pays de son père qu'elle a appris la langue de Félix Leclerc. En fait, comme l'explique sa mère, Olga Zavydniak, lorsqu'elle l'a inscrite à l'école française en Jordanie à partie de la 3e année, sa fille «ne connaissai­t pas un mot de français». Avant, elle allait à l'école jordanienn­e. «L'école française en Jordanie est très bonne et unique. J'étais heureuse de pouvoir y inscrire mes enfants. C'est

ainsi qu'a commencé notre connaissan­ce de la langue et de la culture française.»

Après un bref séjour en Ukraine et un retour en Jordanie, la famille Otoum-Zavydniak déménage au Canada en 2022 et prend racine à St. John's. Lora y poursuit ses études en français à l'école Rocher-duNord. «Moi, je voulais continuer d'être dans le programme français parce que j'y suis déjà habituée», explique celle-ci. Alors quand elle se fait demander par le journalist­e si sa participat­ion à un concours de chanson en français n'est pas un peu incongrue pour une Jordano-Ukrainienn­e, pour elle, ce n'est absolument pas le cas. Bien au contraire, puisque le français fait partie d'elle au même titre que l'arabe, l'ukrainien, le russe et l'anglais.

Artiste dans l'âme

Sa participat­ion à JTT a convaincu la jeune artiste de 14 ans, qui monte en 9e année, de poursuivre sur le chemin de la chanson. Ce côté artistique, elle l'a hérité de sa maman. «On chante ensemble tout le temps!» Quelque peu timide en entrevue, le jeune papillon déploie cependant sa voix magnifique sur scène.

Lors de sa semaine passée à Granby, où elle fut hébergée comme les autres participan­ts dans les installati­ons de l'Université Bishop, elle a particuliè­rement apprécié le travail d'équipe avec les autres jeunes, le soutien de tous ainsi que les contacts qu'elle a pu se faire là-bas. «On avait aussi des profs qui nous disaient comment chanter, quoi faire sur la scène, comment s'habiller.»

Y aura-t-il une suite à l'aventure granbyenne? La directrice du FICG, Josée Mailhot, répond à la question. «Dans quelques semaines, on choisira 12 chansons sur les 24. Puis 12 jeunes seront sélectionn­és afin d'enregistre­r un album à l'automne.»

C'est donc dire que Lora Otoum pourrait continuer de faire parler d'elle!

 ?? Photo: Benoit Thériault ?? En interpréta­nt la chanson «Inconnu» de Claudia Sabbagh, faisant référence aux dictas de la beauté, Lora Otoum de St. John’s a démontré, devant plusieurs centaines de personnes, qu’elle savait interpréte­r avec justesse des textes un peu plus dramatique­s.
Photo: Benoit Thériault En interpréta­nt la chanson «Inconnu» de Claudia Sabbagh, faisant référence aux dictas de la beauté, Lora Otoum de St. John’s a démontré, devant plusieurs centaines de personnes, qu’elle savait interpréte­r avec justesse des textes un peu plus dramatique­s.

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