3 QUESTIONS À Denys Desjardins
DANS LE CHÂTEAU, LE CINÉASTE NOUS AMÈNE DERRIÈRE LES PORTES D’UNE RÉSIDENCE PRIVÉE POUR PERSONNES ÂGÉES OÙ VIT SA MÈRE. UNE INCURSION BIENVEILLANTE ET BOULEVERSANTE DANS UN MONDE TROP SOUVENT IGNORÉ.
Comment est née l’idée de ce documentaire?
Les résidences pour aînés ne sont pas des endroits que l’on cherche à pénétrer ou à filmer, en général. Quand ma mère y a emménagé, il y a huit ans, je me suis rendu compte que c’était un lieu particulier, un peu comme un mini-village, avec une pharmacie, une banque, un restaurant et une foule d’activités. Pour un cinéaste, c’était fascinant de découvrir ça.
Votre mère devient vite le personnage central du film. Comment cette idée s’est-elle imposée?
J’étais convaincu qu’en filmant des personnes âgées, il se passerait quelque chose de triste et je savais que ça pouvait arriver à ma mère. J’ai eu accès à une quantité de beaux personnages. Mais au cours du film, elle devient en effet le personnage principal quand elle est forcée de déménager d’étage à cause de son état de santé qui se dégrade. Elle s’est en quelque sorte retrouvée avalée par le château.
Vous poursuivez votre travail sur l’observation de la vieillesse avec un autre documentaire, cette fois-ci en CHSLD, J’ai placé ma mère. Quand pourra-t-on voir le film?
Le documentaire a pris fin le 31 mars, avec la mort de ma mère. La suite est sur la glace pour l’instant, à cause du confinement. Sinon, j’ai un autre projet plus avancé pour l’Office national du film, qui s’intitule L’industrie de la vieillesse. Ce sont des capsules Web abordant des thématiques propres au vieillissement de la population, comme l’entrée en CHSLD et les soins à domicile. Elles seront en ligne cet automne.