PERTE D’HABITAT ET CHANGEMENT CLIMATIQUE
Malheureusement, le rétrécissement de l’habitat et la fonte des glaces rendent cette espèce très évoluée vulnérable au déclin. Les biologistes prévoient que l’espèce pourrait perdre jusqu’à 90 % de son habitat au cours des 60 prochaines années. Rangifer est superbement adapté à la neige : il est équipé d’un nez sensible pour trouver la végétation sous la neige épaisse et de sabots pour creuser et atteindre la végétation sous la neige. Mais le changement climatique provoque des épisodes pluvieux en hiver pendant de courtes périodes de chaleur, ce qui peut entraîner l’accumulation de couches de glace, sous forme de croûte sur la neige, dans le manteau neigeux ou — pire encore — isolant le sol sous une couche de glace résistante, bloquant ainsi l’accès des ruminants à la nourriture, même si leurs sabots sont très affûtés. En conséquence, en Scandinavie aujourd’hui, les troupeaux ont du mal à trouver suffisamment de nourriture pour survivre à l’hiver, certaines femelles avortant même, par manque de nutrition.
L’Union internationale pour la conservation de la nature classe désormais l’espèce comme « vulnérable », car la population a chuté de 4 % au cours des 25 dernières années. Fait alarmant, cinq hardes de la région Alaska-Canada ont connu un déclin de 90 pour cent. L’environnement nordique qui ne cesse de se réchauffer crée un risque supplémentaire d’isolement de l’espèce, ce qui pourrait affecter leur diversité génétique et sa capacité future à s’adapter aux pressions permanentes. L’exploration pétrolière, l’exploitation minière et d’autres interférences humaines interrompent les voies de migration et fragmentent les habitats, réduisant ainsi leurs chances de survie.