Symphonie Nouveau-Brunswick: une 41e saison sous le signe de la rencontre des genres
Humour, folk symphonique et voix diversifiées composent le menu de la 41e saison de Symphonie NouveauBrunswick (SNB) qui propose d’aller à la rencontre des genres et des cultures. La directrice musicale Mélanie Léonard a concocté une programmation variée visant à décloisonner la musique classique.
La saison qui s’étend du 23 septembre au 4 juin présente des talents du N.-B., des compositeurs canadiens, de grandes oeuvres du répertoire classique, des artistes autochtones et de la scène émergente.
Un mélange de découvertes et de compositions bien connues du public. «Encore une fois […], on essaie de représenter des voix diversifiées et aussi pour notre public d’offrir une programmation qui est variée. Il y en a pour tous les goûts. Et on espère aussi que les gens se reconnaissent dans notre programmation», a déclaré en entrevue Mélanie Léonard.
Chaque concert réunira de 30 à 45 musiciens dépendamment des programmes. La cheffe d’orchestre dirigera les six concerts de la série Bravo qui sont présentés dans les régions de Moncton, Fredericton et Saint-Jean.
L’humour teintera le premier concert de la saison qui mettra en vedette l’humoriste James Mullinger comme animateur de la soirée. Ce concept développé par l’orchestre cherche à réunir deux formes d’art: humour et grandes oeuvres populaires tirées du palmarès symphonique. Cette collaboration permet de présenter un programme de pièces avec un angle humoristique. La directrice musicale souligne que James Mullinger est aussi un grand amateur de musique.
«On s’entend, c’est de la musique classique, donc c’est pas en écoutant la musique qu’on va se rouler par terre de rire, mais par exemple, on va jouer une marche Liberty Bell de Sousa, et c’est la marche qu’on entend dans les films de Monty Python. Donc, il y a une association quand même à des films connus, humoristiques.»
Selon la directrice musicale, ce concept offre une belle occasion de mélanger les publics et de découvrir des oeuvres sous un nouvel éclairage. «Il y a peut-être des gens qui s’intéressent de façon primaire à l’humour, mais qui souhaitent avoir de l’humour dans un contexte de musique symphonique et vice versa. Des amateurs de musique classique qui vont apprécier aussi l’expertise de James Mullinger. Donc il y a aussi peut-être une forme de décloisonnement dans des associations qui vont au-delà de l’expérience traditionnelle du concert symphonique.»
Dans cet esprit d’ouverture, SNB s’associe cette saison avec le duo folk autochtone Twin Flames afin d’offrir leur musique en version symphonique dans un concert qui clôturera la saison en juin. «Ce sont des arrangements orchestraux qui ont été faits spécialement pour Symphonie Nouveau-Brunswick et le duo Twin Flames. Donc c’est aussi une rencontre des genres, à ce niveau-là, le niveau folk et les sons symphoniques.»
UNE OEUVRE DE COURAGE
Les thèmes de la résilience, de l’espoir et de la mémoire reviennent dans certains programmes. Parmi eux, le concert Phoenix qui mettra en vedette la violoniste mohawk TaraLouise Montour. «[…] C’est un concerto du compositeur canadien Louis Babin. On connaît la symbolique du phénix, l’oiseau qui renaît de ses cendres. Donc c’est une oeuvre qui est inspirée justement de ce courage d’avancer dans les moments difficiles et de renaître, de croître des épreuves que l’on vit.»
Le programme comprendra aussi la célèbre pièce La Jeune Fille et la Mort de Schubert, sur une version pour orchestre à cordes de Gustav Mahler.
En mars, Symphonie Nouveau-Brunswick s’associera au Sophia Recovery Centre qui vient en aide aux femmes en situation de difficultés diverses, dans le contexte du concert Un espoir éternel, une réflexion sur les thèmes de la résilience. Le programme comprend notamment la triomphante Symphonie no 7 de Beethoven. Pour l’occasion, ils ont commandé un cycle de chants pour voix et orchestre de la compositrice Ludmila Knezkova-Hussey.
«Les textes qui seront mis en musique ont été écrits par certaines des femmes qui ont participé ou qui participent au programme de Sophia Recovery Center. Donc, c’est un message très personnel qu’on garde anonyme, parce que c’est important aussi, mais ce sont leurs mots.»
Pour compléter le programme, une oeuvre de Florence Price, qui elle aussi, à son époque, a dû démontrer de la persévérance et du courage. Elle est la première compositrice afroaméricaine dont la musique a été interprétée par un orchestre symphonique majeur.
«Je vois l’Orchestre symphonique comme étant bien sûr un acteur principal du milieu artistique, mais c’est aussi un acteur de changement, je pense, au niveau humain et social, dépendamment avec qui on s’associe. Puis on a beaucoup d’ancrage dans notre communauté, c’est important dans ce qu’on fait.»
En avril, l’orchestre renouera avec le Choeur Louisbourg en présentant l’émouvant Requiem de Fauré.
En mai, dans le cadre de son concert Terre Natale, l’orchestre conjuguera coeur et patrie dans un trio d’oeuvres exaltantes, dont la populaire Finlandia de Sibelius. La soprano Christina Haldane, originaire du Nouveau-Brunswick, interprétera les Chansons de la mer acadienne, composées et arrangées spécialement par Frédéric Chiasson, originaire de Lamèque.
SNB offrira également son concert familial annuel Magie des fêtes, ainsi qu’une séance cinéma-concert avec le film Le Syndrome chinois sur une musique originale jouée sur scène par Andrew Reed Miller. ■