Pouzzolane: «Il n’y aura pas de projet» si la population n’en veut pas, promet EcoRock Dalhousie
Consciente des réticences de nombreux citoyens envers son projet d’exploitation de pouzzolane, la société EcoRock Dalhousie promet de rencontrer la population d’ici quelques semaines afin de prendre note de ses préoccupations.
Ces mots, ce sont ceux de Francis Forlini, directeur général fraîchement nommé de la nouvelle société EcoRock Dalhousie.
CIMBEC, Carboniq, Pouzzolane Dalhousie… et maintenant EcoRock Dalhousie. Cela fait beaucoup de noms à retenir, mais à la base, ce sont tous les mêmes joueurs qui désirent développer la carrière située à l’entrée du secteur Dalhousie de la ville de Baie-des-Hérons. En fait, EcoRock Dalhousie est la nouvelle société fondée au cours des derniers mois pour développer le projet. Cette société est formée des entreprises CIMBEC et Carboniq - désormais actionnaires - auquel s’est greffé un autre investisseur.
Sa direction générale a récemment été confiée à Francis Forlini qui possède une expertise dans le secteur des cimenteries, un secteur justement ciblé pour l’utilisation de la pouzzolane. Cette roche volcanique, présente en grande quantité dans le secteur de Dalhousie, pourrait, croit-on, contribuer à faire baisser les émissions de CO2 des producteurs.
FORAGE ET CONTAMINATION
M. Forlini a été embauché afin de commencer les travaux d’ingénierie et les études d’évaluation d’impact sur l’environnement nécessaires pour le projet.
Selon le directeur général, une campagne de forage a d’abord été effectuée en 2022 afin de confirmer la réserve d’agrégats et de pouzzolane. Depuis, EcoRock Dalhousie a acquis le quai ouest du port de Dalhousie ainsi qu’un segment du chemin fer du CN, soit la voie désaffectée qui passe devant la carrière et qui se rend jusqu’au quai ouest.
«Et là, nous sommes à faire l’évaluation environnementale des actifs, voir s’il y a de la contamination dans ceux-ci et, s’il y en a, quels sont les contaminants et comment on peut le gérer. À la suite de cela, on va vraiment commencer l’étude de faisabilité du projet, donc le dimensionnement et le positionnement des équipements. Une fois que tout cela sera fait, ça va enclencher automatiquement une étude d’impact sur l’environnement», explique M. Forlini.
RENCONTRE PUBLIQUE EN SEPTEMBRE
L’autre tâche qui lui incombe est celle de sonder le terrain, de demander l’opinion des citoyens. C’est que depuis ce printemps, le mouvement d’opposition à l’exploitation de la pouzzolane a augmenté considérablement.
«On a envoyé des lettres à certains citoyens et on prépare une rencontre avec la population vers la mi-septembre afin de prendre en compte les préoccupations dans le design du projet. Ce sera un processus en continu au fur et à mesure qu’on va recevoir le feedback de la population, on va intégrer ça dans notre design, voir comment on peut atténuer ces préoccupations afin de s’assurer qu’on a un projet qui est bon pour l’environnement et socialement acceptable.»
Le projet d’EcoRock Dalhousie comporte deux volets, le premier étant l’exploitation de la carrière (agrégats) et le second l’exploitation à plus grande échelle de la pouzzolane.
Selon M. Forlini, la société possède déjà ses permis d’opération pour l’exploitation de la carrière.
«Si jamais on rajoute l’exploitation de la pouzzolane, nous serons alors catégorisés comme une mine par le gouvernement du Nouveau-Brunswick, ce qui implique que nous devrons alors faire des audiences publiques et une étude d’impact environnemental», ajoute M. Forlini.
«TROP DE DÉSINFORMATION»
Selon lui, EcoRock pourrait débuter dès maintenant l’exploitation de la carrière pour l’agrégat en raison de sa clause grandpère, la carrière fonctionnant depuis des décennies. Toutefois, la société préfère attendre que les esprits s’apaisent.
«On ne veut pas commencer à exploiter la carrière tout de suite. Il y a encore trop de désinformation, et on ne voudrait surtout pas que les gens pensent que tout est décidé et que l’on va de l’avant avec le projet de pouzzolane. On veut vraiment que la population comprenne qu’il y a deux volets à notre projet, le volet agrégat et le volet pouzzolane. Ce dernier volet est plus à long terme», indique-t-il.
La rencontre avec la communauté de Baie-des-Hérons devrait avoir lieu dans la semaine du 16 septembre.
«C’est important pour nous de nous asseoir avec la communauté, parce que si la population ne veut pas du projet ou si on voit que dans notre étude les impacts sont trop importants et difficilement atténuables, il n’y aura pas de projet.»