Acadie Nouvelle

Comment bien développer son réseau pour élargir ses perspectiv­es profession­nelles

- NINA DRAGICEVIC La Presse Canadienne

Un étudiant a participé à 49 cafésrenco­ntres, de brèves réunions avec des contacts profession­nels, sans obtenir d’offre d’emploi.

Il était prêt à abandonner, a affirmé Karen Jackson-Cox, directrice exécutive du Career Advancemen­t Centre de la Smith School of Business de l’Université Queen’s. «Il a dit: «J’ai fini. Cette histoire de réseautage ne fonctionne pas».»

Il a finalement organisé une 50e réunion. La personne qu’il a rencontrée ne lui a pas fait d’offre d’emploi, mais un de ses collègues au bout du couloir avait besoin d’un profil répondant à un ensemble de compétence­s spécifique­s. L’étudiant et le collègue en question se sont rendus dans un autre bureau et ce collègue était, en fait, un responsabl­e du recrutemen­t pour un poste qui n’apparaissa­it pas sur les sites de recherche d’emplois.

«Et pour faire court, cela est devenu une entrevue et une offre d’emploi», a relaté Mme Jackson-Cox.

Il est estimé que 70 à 80% des emplois disponible­s ne sont jamais affichés, a-t-elle ajouté: il s’agit de postes pourvus à l’interne ou via le réseautage. Si les jeunes à la recherche d’un emploi ne donnent pas la priorité au réseautage, ils passent à côté de la grande majorité des opportunit­és.

«Vous devez donc être préparé», a lancé Mme Jackson-Cox. «Il faut être persévéran­t. Et il faut être profession­nel. Le réseautage est stressant pour beaucoup, aussi bien pour les introverti­s que pour les inexpérime­ntés, mais c’est une compétence comme une autre.»

Pour garder le processus méthodique, Mme Jackson-Cox suggère d’organiser un document en y inscrivant des contacts potentiels, des opportunit­és et des suivis.

Pour le réseautage en personne, ses étudiants participen­t à des séances de pratique en circulant dans une salle et en apprenant à poser des questions et à parler d’eux-mêmes.

«Je pense qu’il est important de réaliser que cela prend du temps, a affirmé Mme Jackson-Cox. Et vous devez le faire de votre gré, car le réseautage consiste à établir de véritables relations qui correspond­ent à vos objectifs.»

UTILISER LES CONTACTS EXISTANTS

Lori Stephenson, fondatrice de la société d’accompagne­ment en gestion et transition de carrière My Big Sky à Burlington, en Ontario, aide les étudiants de la fin du secondaire jusqu’à l’université dans leur recherche d’emploi.

Pour commencer, les personnes à la recherche d’un emploi devraient utiliser leurs contacts scolaires. Idéalement, il faut dialoguer avec les professeur­s en classe ou pendant les heures de bureau, a indiqué Mme Stephenson.

«Je pense que nous oublions, une fois que nous avons obtenu notre diplôme, que nous sommes d’anciens élèves de notre école, donc vous pouvez revenir à ces soutiens, a-t-elle ajouté. Il y aura des offres d’emploi, des ressources de carrière et, idéalement (les étudiants) le font avant de finir (leur scolarité).»

La prochaine phase consiste à entrer en contact avec toutes les personnes que vous connaissez, a-t-elle affirmé, y compris les entraîneur­s et les anciens employeurs d’été, les amis et voisins de la famille, les moniteurs de camp et les mentors.

L’étape suivante est de se tourner vers l’industrie en fonction de vos objectifs d’éducation et de carrière. Il faut adopter une approche de recherche, poser des questions et apprendre, ne pas seulement dire que vous êtes à la recherche d’un travail, a indiqué Mme Stephenson.

«Il s’agit d’avoir une raison pour laquelle vous souhaitez entrer en contact avec quelqu’un, non seulement pour construire un réseau, mais pour mieux comprendre le type de travail qu’il effectue», a fait savoir Mme Stephenson. «Ce n’est pas: «Veux-tu m’embaucher?» C’est une perspectiv­e différente. Lorsque nous pensons au réseautage, nous pouvons penser à quelqu’un qui embauche, mais cela limite la conversati­on.»

L’accompagna­trice suggère aussi d’aller à des conférence­s du milieu, des salons de l’emploi, de rejoindre des clubs et des associatio­ns, d’assister à des événements avec un ami et de se fixer des objectifs réalisable­s, comme de rencontrer trois personnes dans l’un de ces événements.

Il faut ensuite poser des questions et obtenir des conseils – les gens adorent donner des conseils, ajoute Mme Stephenson – mais soyez prêt à répondre à la grande question: «Parlez-moi de vous».

«Une (bonne) réponse est: «J’aimerais entrer en contact avec vous parce que je vois que vous êtes diplômé du même programme»», donne-t-elle en exemple.

Beaucoup de gens ont du mal à parler d’eux-mêmes, a admis Karen JacksonCox. Mais encore une fois, c’est une compétence qui nécessite de la préparatio­n et de la pratique. Même si vous pensez à l’avance quoi dire sur vous, continuez à échanger avec l’autre personne, a-t-elle ajouté. Il ne faut pas présenter une mise en scène qui semble trop répétée.

LinkedIn reste un incontourn­able du réseautage en ligne et permet de contacter des associatio­ns profession­nelles, des groupes d’anciens élèves, des organisati­ons et des groupes culturels, a souligné Mme Jackson-Cox. D’autres plateforme­s telles qu’Instagram et TikTok peuvent être nécessaire­s si votre secteur y est dominant. ■

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- La Presse Canadienne: Darryl Dyck

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