Si on arrêtait tous de parler anglais?
Jean-Guy LeBlanc Shédiac
Si tous les Acadiens arrêtaient de parler anglais, cela pourrait encourager les anglophones à finalement commencer à comprendre notre langue.
Je comprends l’anglais, mais pourquoi devrais-je le parler? Je suis fier de qui je suis et je n’oblige pas les anglophones à parler en français. S’ils veulent parler en anglais qu’ils le fassent, mais arrêtez-moi pas de parler en français!
Quand quelqu’un nous parle en anglais, nous avons tendance à lui répondre en anglais. Pourquoi? Parlez-lui en français et s’il ne comprend pas, alors c’est son problème pas le vôtre. Combien de fois un anglophone s’exprimera-t-il en français quand il est entouré de francophones? Très rarement, sinon jamais.
Quand j’ai demandé à un anglophone pourquoi il n’apprend pas à parler ou à comprendre le français, je n’ai jamais oublié sa réponse: «I don’t have to!», car il a tous les services à lui. Il peut aller n’importe où et il sera servi dans sa langue.
Alors c’est à nous de nous réveiller et dire la même chose: «Je n’ai pas besoin de parler anglais».
J’ai les mêmes droits que les anglophones. Ils parlent leur langue et moi je parle ma langue. Dans une province bilingue, on devrait se comprendre.
Il est très avantageux de parler uniquement en français. Prenons l’exemple des appels téléphoniques sollicitant de l’argent. La plupart de ces appels sont en anglais. Si vous parlez en français, je vous assure que, dans la plupart des cas, l’appel sera rapidement interrompu. Si l’interlocuteur vous dit qu’il ne comprend pas le français, continuez à parler en français et il raccrochera.
Oui, j’ai arrêté de parler anglais. Alors, pour ceux et celles qui disent: «I’m sorry I don’t speak french», il faut seulement leur répondre, «je regrette je ne parle pas anglais». Ils viendront à comprendre.
Et pour les Acadiens qui ont peur de déranger les anglophones: il est grand temps de vous réveiller! ■