Acadie Nouvelle

Meurtre de Max Boudreau: la prison à vie pour Justin Barrow

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Justin Barrow a été condamné à la prison à vie pour le meurtre au second degré de Max Boudreau. Une recommanda­tion conjointe de la Couronne et de la défense pour que l’accusé ne puisse demander de libération conditionn­elle avant 17 ans a été acceptée par le juge Robert Dysart, mardi, au Palais de Justice de Moncton.

La défense et la Couronne avaient soumis un exposé conjoint des faits au juge Robert Dysart de la Cour du Banc du Roi, reconnaiss­ant une série d’événements menant au meurtre de Maxime Boudreau, un homme ouvertemen­t homosexuel de 24 ans.

Le 15 novembre 2022, M. Boudreau était au club de divertisse­ment adulte Angie’s, à Dieppe, avec quelques amis, alors que M. Barrow y travaillai­t en tant que DJ. Boudreau était le dernier client à quitter l’endroit, ce qu’il a fait en taxi. Le chauffeur s’est arrêté dans le stationnem­ent d’un centre commercial de la rue Champlain, à quelques mètres du lieu de départ, puisqu’il n’arrivait pas à obtenir de détails sur la destinatio­n désirée de son client intoxiqué.

C’est à ce moment que Justin Barrow les a rejoints, offrant de s’occuper de reconduire Boudreau.

Sept jours plus tard, le corps inanimé de la victime avait été retrouvé dans en endroit boisé d’un secteur en constructi­on d’Irishtown, sur le boulevard Paris. Il était en position foetale, les pantalons baissés et le chandail levé.

Barrow, qui avait alors 42 ans, avait indiqué les lieux à la GRC. L’homme mesurant 6 pi 2 po et pesant plus de 300lbs, avait asséné de nombreux coups de poing, de couteau et de hache à la victime. Les traces de l’agression étaient multiples et comprenaie­nt plusieurs blessures profondes, des fractures au crâne et une mâchoire démolie.

«La quantité et la nature des blessures mentionnée­s dans l’exposé conjoint des faits sont parfaiteme­nt choquantes», a martelé le juge Dysart au moment d’expliquer sa décision. Les détails de l’agression à eux seuls auraient empêché Barrow de pouvoir sortir de prison avant 25 ans, soit la peine la plus sévère dans un cas de meurtre au second degré. «Le niveau de brutalité observé dans ce cas est si grave qu’il le classe dans la catégorie des plus violents», a souligné le juge.

Cela dit, il a énuméré une liste de facteurs atténuants faisant diminuer ce nombre d’années. Parmi ceux-ci, l’absence d’antécédent­s violents du condamné, le fait qu’il ait exprimé des remords et qu’il ait pris des initiative­s pour se réhabilite­r. La peine minimale l’aurait vu pouvoir demander une libération conditionn­elle après 10 ans d’emprisonne­ment.

Or, le juge Dysart est de nouveau venu souligner certains facteurs aggravants, dont la violence brutale du meurtre, le fait que Barrow ait profité de l’état de vulnérabil­ité de sa victime, qui était intoxiquée, ainsi que les impacts sur les proches de Max Boudreau, que plusieurs ont exprimés de vive voix mardi. «Enfin, l’absence de raison ou de motif apparent pour ce meurtre insensé et brutal est troublante pour la Cour», a aussi indiqué Robert Dysart.

Barrow, qui était initialeme­nt accusé de meurtre au premier degré, avait plaidé coupable de meurtre au second degré le 22 avril 2024.

Plusieurs personnes issues du cercle social de Max Boudreau ont soumis des déclaratio­ns écrites, que certaines ont lues devant le juge, mardi.

Des conséquenc­es sur leur santé psychologi­que, financière et sur leurs vies sociales ont été énumérées.

«Une partie de mon âme est morte, le 22 novembre 2022, quand la police est venue m’informer que mon seul fils avait été brutalemen­t assassiné», a déclaré Lise Lamoureux, la mère de la victime, peinant à contrôler sa voix.

Elle a dit se réveiller tous les jours pour vivre un cauchemar. Rick Boudreau, le père de la victime, a eu plus de difficulté­s à contenir sa rage.

«Ça fait 628 fucking jours depuis que tu as brutalemen­t tué mon fils», a-t-il dit en gesticulan­t vers l’accusé.

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