«Encore une fois, le gouvernement Higgs se fout du nord de la province»
Le dossier de construction du futur pont multifonctionnel d’Inkerman traine en longueur.
D’un côté, le gouvernement provincial, par l’entremise de la Société de développement régional (SDR), affirme travailler avec le Comité du pont d’Inkerman pour «cibler un programme de financement fédéral» auquel le projet serait admissible.
De l’autre, le gouvernement fédéral indique que les programmes qui étaient disponibles pour ce genre de projet ne le sont plus maintenant.
Le projet aurait pu faire partie d’une entente fédérale-provinciale sur les infrastructures de plus de 670 millions $ en 2023.
Entre eux, il y a le Comité du pont d’Inkerman qui attend des nouvelles et qui a intérêt à travailler avec les deux paliers de gouvernements.
«Pour l’instant tout est prêt du côté provincial selon les fonctionnaires attitrés au dossier, informe la présidente du Comité du pont d’Inkerman, Glenda Robichaud. Nous attendons que les programmes du fédéral sortent afin de postuler et avoir un budget.»
Ce n’est toutefois pas ce que laisse entendre le député fédéral d’AcadieBathurst, Serge Cormier. À son avis, la réponse du gouvernement provincial est «de la bouillie pour les chats.»
«Vous savez très bien que nous étions derrière ce projet. Nous avions les fonds pour le faire avec le programme d’infrastructures», exprime-t-il.
Il assure que le fédéral avait les programmes pour voir à la réalisation de ce pont. «Nous avions même un programme au niveau du transport actif. Nous avons été très clairs avec la province que ce projet faisait partie de notre liste de priorités, et c’était à eux de nous fournir ce projet, ce qu’ils n’ont jamais fait avant le 31 mars 2023.»
Selon le député Cormier, le ministre fédéral Dominic LeBlanc avait donné à la province cette date pour soumettre des projets, dont celui du pont d’Inkerman.
«Ce projet, comme beaucoup d’autres dans le nord, n’est jamais venu sur notre bureau», allègue le député fédéral d’Acadie-Bathurst.
«À trois mois des élections, comme par magie, la province veut faire des projets comme celui-là, mais on avait la chance d’en faire auparavant avec les programmes qui étaient disponibles. Maintenant ils ne sont plus disponibles.»
Le député fédéral confie avoir parlé au ministre provincial de la SDR, Réjean Savoie, il y a quelques mois.
Il lui a dit que la municipalité de Bertrand avait décidé de ne pas aller de l’avant avec un projet d’eau et d’égouts de 12 millions $.
«Donc, le 7 millions $ du gouvernement fédéral est disponible, et il y a 4 millions $ du provincial encore disponible. J’ai été très clair avec le ministre Savoie: je voulais que cet argent reste dans la circonscription d’Acadie-Bathurst. Il y aurait moyen d’aller chercher cet argent, mais où a-t-il été?», se demande-t-il.
Il déplore l’attitude du gouvernement du Nouveau-Brunswick présentement.
«Je pense que le chat est sorti du sac la semaine passée quand la liste finale est sortie, et qu’on a vu tous ces projets être investis dans le sud de la province. Des projets qui ont été choisis par le gouvernement du Nouveau-Brunswick, car selon l’entente, ce sont eux qui choisissaient les projets.»
À son avis, il y avait des centaines de projets sur la table pour le nord de la province, mais peu d’entre eux ont vu le jour.
«Si la province est vraiment sérieuse, ils ont plus de 2 milliards de surplus dans leurs coffres, et bien qu’ils commencent le pont d’Inkerman et qu’ils le finissent», tranche-t-il.
Le député fédéral comprend la frustration du Comité du pont d’Inkerman. À son avis, cette frustration ne devrait pas être dirigée vers le gouvernement fédéral. Il a rencontré le comité à de nombreuses reprises.
«Je leur ai dit qu’il y avait de l’argent pour le faire, il y avait de l’argent là. C’était à la province du NouveauBrunswick de nous soumettre le projet du pont d’Inkerman. On aurait fait ce projet en criant: ciseaux.»
«Encore une fois, le gouvernement Higgs, qui se fout du nord de la province, a décidé de ne pas nous soumettre le projet du pont d’Inkerman, et c’est pour ça que nous sommes rendus là aujourd’hui.» ■