Acadie Nouvelle

25e Festival Frye: une célébratio­n littéraire couronnée de succès

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com @SylvieMous­seau1

Avec 61 écrivains invités ayant participé à plus d’une soixantain­e d’activités, le 25e Festival Frye a attiré environ 6500 personnes à la satisfacti­on du comité organisate­ur. Des entretiens inspirants, des lectures envoûtante­s et des animations de toutes sortes ont séduit les accros de la littératur­e pendant les 11 jours de cette célébratio­n littéraire du Grand Moncton qui a pris fin dimanche.

«Je repars inspirée et vraiment happy que les gens soient autant accros à la littératur­e, que ce soit en anglais ou en français. Il y a du monde qui se soucie de la littératur­e à Moncton. C’est beau!», a exprimé l’artiste Xénia Gould, originaire de Shediac, correspond­ante pour le Festival Frye.

L’artiste et poète a assisté à plusieurs événements pendant la semaine. Elle a été fascinée par le mélange de styles, d’approches et de processus créatifs, démontrant ainsi qu’il n’y a pas de recette secrète en littératur­e.

«C’est fou à quel point chaque auteur·rice·s que j’ai vu, que ce soit un entretien ou une lecture de poésie, tu vois que la gamme de processus créatifs est tellement différente d’une personne à l’autre. C’est vraiment intéressan­t de voir des francophon­es et des anglophone­s qui parlent de leurs processus parce que c’est sûr que ce ne sont pas tous les Acadiens qui vont lire des choses en anglais et vice versa. […] C’est vraiment intéressan­t à absorber en tant qu’artiste et en tant que poète moi-même», a-t-elle poursuivi.

L’artiste a eu un coup de coeur pour le Frye Jam et l’oeuvre d’A. Light Zachary, poète non binaire originaire de Grande-Digue.

«More Sure de A. Light Zachary c’est un recueil de poèmes en anglais, mais c’est quelqu’un qui vient de proche de chez nous [...], donc de lire des oeuvres d’une autre personne non binaire, trans, qui a grandi sur la même baie que moi, m’a vraiment transporté.»

Un entretien sur la littératur­e féministe animé par Julie Gillet, mettant en vedette la poète acadienne Dyane Léger et l’écrivaine québécoise Mikella Nicol qui a publié le récit Mise en forme a été présenté en fin de festival dimanche. Un échange inspirant qui a permis aux festivalie­rs de mieux comprendre leur processus créatif lié à la résistance et à la résilience. Xénia Gould qui a lu l’oeuvre de Dyane Léger, dont son plus récent recueil, Mayday, ne voulait surtout pas manquer cet entretien.

«C’est fabuleux. Il y a quelque chose à propos de Dyane qui vient vraiment me chercher parce que c’est la personne qui parle le plus proche de la way que je parle. Donc depuis que j’ai découvert Dyane il y a deux ou trois ans au Festival acadien de poésie, je suis une fan.»

DES CHIFFRES ENCOURAGEA­NTS

«Cette année, je pense qu’on a retrouvé des chiffres d’avant la pandémie, on est vraiment content. On a mis beaucoup d’initiative­s en place aussi pour stimuler l’intérêt de la communauté littéraire autant du côté anglophone que francophon­e comme les passes du

Nouveau-Brunswick et la passe des festivalie­rs», a déclaré la directrice générale du Festival Frye, Ariane Savoie.

Celle-ci se réjouit de voir que le festival a rassemblé la communauté littéraire.

Les contrainte­s budgétaire­s ne leur ont pas permis toutefois d’offrir autant de visites d’auteurs dans les écoles qu’ils auraient souhaitées. La directrice compte bien renforcer le volet scolaire l’année prochaine en mettant en place un programme indépendan­t permanent. Ce volet suscite beaucoup d’intérêt, note la directrice.

«On va faire le travail pour s’assurer qu’il soit financé de manière stable et durable parce qu’avant il était intégré au reste de la programmat­ion et puis là, comme les coûts ont augmenté, bien évidemment on pouvait moins en offrir.»

L’annonce de fonds additionne­ls pour souvenir les festivals dans le dernier budget fédéral lui donne espoir. Selon Ariane Savoie, cela pourrait influencer le prochain cycle de financemen­t et ainsi augmenter le budget de l’événement.

«On espère qu’avec cette relance-là, on va être capable d’enrichir la programmat­ion. Mais ce n’est même pas tant enrichir la programmat­ion en fait que pallier pour l’augmentati­on et l’inflation des coûts. Et puis, aller structurer ça pour financer un volet jeunesse indépendan­t du festival.»

Parmi les moments marquants du 25e festival, figurent notamment l’ouverture officielle à la Place Resurgo qui a attiré le double de festivalie­rs prévus, les conférence­s MailletFry­e de France Daigle et de Brandon Taylor, la visite de Zachary Richard, ainsi que l’entretien avec Michel Jean qui a reçu une ovation debout. Les gens ont fait la file pour obtenir une dédicace et des prises de photos. Il ne faut pas oublier l’incontourn­able Frye Jam à la Salle Bernard-LeBlanc, ainsi que les exposition­s.

«On doit mentionner aussi la performanc­e de Dyane Léger au Frye Jam qui a clos la soirée dans une éloquence, une élégance, qui donnait tout honneur à son style d’écriture, alliant trois personnage­s, dans une poésie, une rythmique, marquée par la performanc­e d’Umläb et les projection­s de Hyacinthe Rimbault, c’était magnifique.»

Cette année, le Festival Frye a rassemblé un total de 115 travailleu­rs culturels, auteurs et animateurs canadiens, dont 73 du NouveauBru­nswick. ■

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Pendant la durée du festival, des livres des auteurs invités ont été exposés. - Acadie Nouvelle: Sylvie Mousseau
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