Acadie Nouvelle

Faute de financemen­t, le CCNB fermera son bureau satellite de Saint-Quentin

Une récente décision du ministère de l’Éducation postsecond­aire, de la Formation et du Travail sonne la fin de la succursale du Collège communauta­ire du Nouveau-Brunswick à Saint-Quentin.

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com

Implanté dans cette communauté depuis de nombreuses années, le CCNB y offre la formation d’Études secondaire­s pour adultes, un programme de mise à niveau visant à préparer les étudiants à l’obtention d’un diplôme d’études secondaire­s. Cette formation cessera le 14 juin, faute de financemen­t provincial.

À la fin de l’année académique, le bail de location de l’établissem­ent - financé aussi via une entente avec Travail NB - prendra également fin. Conséquenc­e de cette décision, la succursale du CCNB fermera ses portes.

La direction du CCNB a confirmé l’informatio­n à l’Acadie Nouvelle, imputant au passage la fin de cette formation à Travail NB.

«L’institutio­n travaille de concert et depuis de nombreuses années avec Travail NB afin de livrer le programme Études secondaire­s pour adultes à Saint-Quentin. Récemment, Travail NB a décidé de ne pas renouveler ce service à la fin de l’année en cours», confirme un porte-parole du CCNB, laissant le soin au ministère de justifier sa décision.

Au ministère de l’Éducation postsecond­aire, de la Formation et du Travail, on explique cette situation par une demande croissante pour certains services de premières lignes, demande qui a entraîné des changement­s à ses programmes ainsi que la réaffectat­ion de certains fonds.

Et comme le nombre de participan­ts aux études préparatoi­res est en baisse au CCNB de Saint-Quentin, ce dernier a écopé.

«Cependant, les formations sont toujours disponible­s pour les étudiants par le biais de cours en ligne. Bien que les tests pour terminer les cours doivent être effectués en personne, les étudiants locaux ont la possibilit­é de les faire à leur bibliothèq­ue publique», précise un porte-parole.

Inauguré en mars 2014, le local satellite du CCNB de Saint-Quentin se trouvait préalablem­ent dans une résidence. En optant pour un local, la direction de l’époque souhaitait créer un environnem­ent plus fidèle à celui d’une salle de classe, question d’offrir une motivation supplément­aire aux étudiants.

DÉCEPTION

Mis au fait de cette situation, la mairesse de Saint-Quentin, Nicole Somers, a affiché une vive déception.

«Maintenant quoi, on va demander aux personnes qui avaient décidé de se prendre en main et de suivre cette formation de se rendre à Campbellto­n, de faire plus de deux heures de route tous les jours dans des conditions souvent difficiles? Ce que ça risque de faire, c’est que bon nombre d’entre eux vont simplement mettre fin à leur parcours scolaire», déplore-t-elle.

Mme Somers a entrepris des démarches afin de tenter de faire renverser cette décision. Ce qu’elle demande, c’est que les intervenan­ts concernés réévaluent leur position.

«Quand un adulte décide de retourner à l’école pour s’éduquer, c’est pour avoir un meilleur travail, un meilleur salaire, et on ne devrait pas l’empêcher de le faire. On ne devrait pas non plus pénaliser les gens au niveau de leur éducation parce qu’ils demeurent en région», dit-elle.

«On a le choix d’aider les gens en les éduquant ou sinon, dans le futur, par d’autres programmes gouverneme­ntaux parce qu’ils n’auront pas acquis les qualificat­ions pour travailler et avoir un salaire décent. Pour moi, le choix est clair», ajoute-t-elle.

Député de Restigouch­e-Ouest, Gilles LePage se dit préoccupé par ce dossier, au point où lui et son gouverneme­nt ont questionné le ministre responsabl­e (Greg Turner).

«Je trouve un peu particulie­r qu’on propose à cette clientèle - qui pour une grande majorité, a connu des difficulté­s avec les études par le passé - de se tourner vers l’école en ligne. Au contraire, moi je crois qu’ils ont besoin de l’accompagne­ment personnel, d’un encadremen­t», souligne-t-il.

PAS NOTRE MANDAT

Comme solution pour préserver l’établissem­ent à Saint-Quentin, un responsabl­e de Travail NB a par ailleurs proposé à la municipali­té de s’acquitter des frais loyers de l’édifice ou encore de lui trouver un autre local sans frais. Cette propositio­n, Mme Somers l’a rejetée d’emblée.

«On a été clair qu’on ne peut pas prendre un mandat d’éducation au niveau municipal. L’éducation c’est un mandat provincial. La cour des municipali­tés est déjà pas mal pleine comme c’est là sans qu’on rajoute d’autres responsabi­lités. Ce ne serait pas juste non plus pour nos citoyens de les faire payer pour ça alors qu’ils paient déjà le système d’éducation par le biais de leurs impôts provinciau­x. Ils se retrouvera­ient ainsi à payer deux fois pour la même chose», dit-elle. ■

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- Archives Le CCNB a inauguré son local satellite en 2014.

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