Acadie Nouvelle

Des augmentati­ons de plus en plus écrasantes

- SYLVETTE BASQUE Néguac

Plusieurs d’entre vous ont sûrement fait un saut quand vous avez reçu votre facture de taxes foncières en mars de cette année. Une hausse de 10,4% par rapport à l’an dernier. Si ces factures ont bien déplu à bien des gens, le «meilleur» était encore à venir le 1er avril avec Énergie Nouveau-Brunswick qui n’y est pas allé avec le dos de la cuillère avec une hausse de 13,2% contrairem­ent au 9,8% annoncés quelques mois auparavant. La taxe de carbone a aussi passé de 65$ à 80$ la tonne, toujours le 1er avril. Et pour couronner le tout, le salaire minimum s’est vu augmenter d’un maigre 55 cents. Et non, même si toutes ces hausses se sont produites la même journée, ce n’était pas un poisson d’avril.

Pour ce qui est de l’évaluation foncière, selon la ministre Mary Wilson, ces augmentati­ons au niveau provincial sont dues en majorité au marché immobilier grandissan­t et aux nouvelles infrastruc­tures. En ce qui concerne Énergie NouveauBru­nswick, une demande à la Commission de l’énergie des services publics (CESP) pour augmenter les tarifs à été fait pour maintenir à flot les coffres afin d’éponger les dettes de cette société de la Couronne ainsi qu’aux défis auxquelles elle fait face afin de maintenir un réseau fiable. La hausse de la taxe carbone du fédéral est appliquée partout au pays sauf au Québec, en Colombie-Britanniqu­e, et dans les Territoire­s du Nord-Ouest qui eux ont leur propre système fiscal dans la lutte contre la pollution.

Maintenant, dans tout ce charabia, plusieurs personnes sont outrées et carrément découragée­s, surtout que par-dessus tout cela, voilà que l’essence n’a pas fait un, mais plutôt deux bonds depuis le 1er avril. Cette hausse subite serait due à la hausse du pétrole brut et du taux de change américain entre autres, mais on va se le dire: les guerres qui sévissent présenteme­nt servent fort probableme­nt à justifier les augmentati­ons à la pompe.

Si des gens préfèrent se mettre la tête dans le sable et demeurer passifs et blasés devant les nombreux défis que toutes ces hausses engendrent dans nos vies, la grogne populaire se fait de plus en plus ressentir. On parle même de «complot» afin de rendre l’essence de plus en plus dispendieu­se et du même coup, encourager l’achat de véhicules «verts». Discours frivole crieront certains. Mais entendre des gens dire que l’augmentati­on du salaire minimum va faire exploser les prix de nos produits et services, ça ne relève plus du complot mais de la dérision pure et simple!

Avec toutes ces hausses que j’ai énumérées ci-haut, qui peut vivre avec un salaire de 15,30$ l’heure? De plus en plus de gens ont deux emplois pour essayer de subsister. Et avec la hausse vertigineu­se de la taxe foncière, on peut s’attendre que les propriétai­res de loyer ne se déchausser­ont pas pour augmenter les coûts des logements. Ajoutez à cela le coût du panier d’épicerie, du réservoir à essence et de tous nos produits et services et dans très peu de temps, les petits salariés et même ceux de la classe moyenne vont se retrouver devant tout un iceberg en essayant de mener leur bateau à flot. Ces hausses imposées ont beau avoir été expliquées le plus «politiquem­ent correct» possible, et même enrobés de sucre en faisant référence à une expression bien populaire dans la langue de Shakespear­e, ceux qui comme moi vivent d’une paie à l’autre auront de nombreux défis à affronter...et je ne veux même pas parler des assistés sociaux.

De plus en plus de gens se retrouvent à la rue, faute de pouvoir payer leur loyer. Et ce n’est pas fini. Des gens doivent choisir entre manger, les médicament­s, payer l’hydro ou mettre de l’essence dans leur véhicule pour aller au travail. Tout un dilemme, surtout pour ceux qui ont des enfants et qui travaillen­t au salaire minimum. Mais voilà, pour tenter d’apaiser les esprits qui pourraient s’échauffer, Justin Trudeau remet ça avec la Remise Canadienne sur le carbone, ou paiement de l’incitatif pour le climat précédemme­nt, afin d’aider les gens à contrer le coût de la tarificati­on fédérale du carbone.

De la poudre aux yeux si l’on considère les prix exorbitant­s quand on va faire notre épicerie. Oui des gens verront ces chèques comme un baume en avril et en juillet. Mais moi avec mon esprit perspicace et mes doutes sur ces paiements garrochés à gauche et à droite par notre premier ministre, j’y vois plutôt une enveloppe… accrochée à un hameçon. Chimère, quand tu nous tiens! Tout comme les chèques de PCU, qui étaient censés venir à la rescousse des gens durant la crise de la COVID. La fête est terminée depuis, et des commerces qui tentaient de reporter leur prêt durant la pandémie se voit dans l’obligation de mettre la clé à la porte alors que la date butoir pour rembourser a été fixée le 18 janvier dernier.

Une fin bien amère pour des milliers d’entreprise­s qui étaient en affaires depuis des années. Je termine avec ces paroles de Mazarin en réponse à Colbert concernant les finances sous Louis XIV: «Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres ni riches… Des honnêtes citoyens qui travaillen­t, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres... C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus! Ceux-là, plus tu leur prends, plus ils travaillen­t pour compenser; c’est un réservoir inépuisabl­e.»

Ça ressemble drôlement à ce que bien des gens vivent aujourd’hui! ■

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Énergie Nouveau-Brunswick n’y est pas allé avec le dos de la cuillère avec une hausse de 13,2% contrairem­ent au 9,8% annoncés quelques mois auparavant. Archives

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