Richard veut aider son sport à grandir
Simon Richard a beau n’être âgé que de 29 ans, ça fait déjà 13 ans qu’il navigue parmi l’élite du parasport canadien. D’abord avec les programmes junior (2011 à 2013) et senior (2014 à 2018) de goalball, entre 16 et 23 ans, ensuite avec l’équipe nationale senior de hockey sonore depuis 2018.
«Ça passe vite, s’exclame-t-il. J’y pensais justement l’autre jour. Ceci dit, ce n’est jamais une formalité de faire partie d’une équipe nationale. Tu dois travailler chaque jour et faire les efforts qu’il faut pour garder ta place. L’équipe s’est d’ailleurs pas mal rajeunie cette année avec l’arrivée de six recrues qui ont moins de 22 ans. Nous avons encore des joueurs de 50 et 60 ans dans l’équipe, mais ils sont beaucoup moins nombreux qu’à mon arrivée dans l’équipe en 2018.»
C’est son amour pour le hockey sur glace qui l’a convaincu d’arrêter le goalball pour se consacrer au hockey sonore. Une décision mûrement réfléchie qu’il assume pleinement, d’autant plus que sa place au sein de l’équipe nationale de goalball lui avait déjà permis de prendre part aux Jeux paralympiques de Rio de Janeiro en 2016.
Il rêve maintenant de représenter le pays à ces mêmes jeux, mais cette fois-ci au hockey sonore. Le hic, ce sport ne figure pas dans la programmation des Jeux paralympiques et bien de l’eau va couler sous les ponts avant que ça ne se fasse. En fait, c’est bien loin d’être une certitude. Très loin même.
En ce moment, à part le Canada et les États-Unis, on ne retrouve aucune autre équipe nationale de hockey sonore sur la planète. Toutefois, le sport gagne de plus en plus en popularité. «Ça progresse vite, dit-il. Le hockey sonore a fait ses débuts au Canada en 2013 avec un bassin de 44 joueurs au départ. Les États-Unis, eux, ont commencé trois ans plus tard. Aujourd’hui, malgré la pandémie qui a ralenti le développement de notre sport, nous sommes plus de 350 joueurs (et joueuses) à travers le pays. C’est sensiblement le même nombre aux États-Unis. Évidemment, ils n’évoluent pas tous sur la scène nationale, mais lors des derniers Championnats canadiens nous étions 160 joueurs inscrits.»
Richard ajoute que la Finlande, l’Angleterre, la Russie, la Suède et la France ont également commencé à développer le hockey sonore dans les dernières années. Ces pays ne disposent pas encore d’une équipe nationale, mais les Finlandais, les Britanniques et les Russes sont en bonne voie d’y arriver. «Actuellement, le seul événement international de hockey sonore demeure la série annuelle entre le Canada et les ÉtatsUnis. Ça aide énormément à faire connaître notre sport. Mais éventuellement, je crois qu’il y aura un Championnat du monde regroupant quelques pays et pourquoi pas de faire un jour parti des Jeux paralympiques. J’espère de voir ça de mon vivant», mentionne-t-il la voix remplie d’espoir. – RL