Des premiers débarquements de crabe à la hauteur des attentes
Les premiers débarquements du crabe des neiges de la saison ont eu lieu au cours de la semaine dans les principaux quais de la Péninsule acadienne, au grand plaisir des pêcheurs, mais également des consommateurs.
«Le crabe est présent. Les premiers débarquements sont très intéressants. Ils sont vraiment à la hauteur des attentes des pêcheurs et le crabe est très beau», a précisé le directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels (FRAPP), Jean Lanteigne.
Selon lui, la baisse de 30% du total autorisé de capture avait créé une certaine inquiétude chez les pêcheurs, à savoir si le précieux crustacé serait au rendez-vous.
En général, tout semble s’être bien déroulé pour la première sortie des pêcheurs.
«Ils ont été capables de déployer leurs casiers sans trop d’embêtements», a dit Jean Lanteigne.
Reste à savoir maintenant combien recevront les pêcheurs pour leur crabe.
«Au Boston Seafood Show (à la mimars), on parlait beaucoup de 2,50$ la livre. Mais il y aurait eu des augmentations intéressantes à la suite de ça», a exprimé le directeur général de la FRAPP, sans toutefois préciser le prix que recevront les pêcheurs.
«Il semble y avoir une demande sur le marché qui fait en sorte que le prix du crabe pourrait augmenter», a-t-il ajouté. Il faudra attendre encore une bonne semaine de pêche pour être fixé là-dessus.
En 2023, les crabiers de la Péninsule acadienne ont reçu entre 2,25$ et 2,50$ la livre pour leurs prises, en raison, notamment, de stocks non écoulés.
«Présentement, on parle de 3,25$ à 3,50$. C’est ce qu’on entend, mais je n’ai pas parlé à mon acheteur. Ce sont les prix qui circulent», a fait savoir vendredi le président de l’Association des crabiers acadiens, Joël Gionet.
Il s’attend à un meilleur prix un peu plus tard en saison.
«Je pense que ça va augmenter. Je suis un éternel optimiste. Je me dis que les marchés vont réagir aussitôt que le produit va être mis en vente.»
«Étant donné qu’à Terre-Neuve, on dirait que ça ne va pas bien, les transformateurs de là-bas ne vont pas produire maintenant. Je pense que ça nous donne un plus, parce qu’on est les seuls, les producteurs de la zone 12, qui vont vendre du crabe sur les marchés. Ça devrait avoir un impact», a-t-il affirmé vendredi.
Joël Gionet a fait savoir lui aussi que les prises étaient bonnes et le crabe de bonne qualité.
«Même si la biomasse a diminué, tu ne vois pas ça dans les premières sorties. En général, lors des premières sorties c’est toujours bon.»
«On a eu une très belle sortie. C’était calme trois jours de temps. La fenêtre météo était superbe. Il faisait beau. Il faisait même plus beau au large qu’à la côte. C’était plus chaud en mer.»
Il a fait remarquer que la plupart des bateaux sont revenus à quai jeudi en raison des mauvaises prévisions météorologiques. Les derniers sont arrivés dans la nuit de jeudi à vendredi, sinon vendredi matin. Malgré les précipitations de neige, des pêcheurs débarquaient leurs captures vendredi avant-midi au quai de Shippagan.
DES MOINS CHANCEUX QUE D’AUTRES
Le capitaine Frédéric Boucher de BasCaraquet n’a pas vraiment été chanceux à sa première sortie. Il n’avait encore rien capturé jeudi.
«À notre première sortie, on a seulement pu débarquer nos cages au large. On n’a rien pu avoir encore, a-t-il déclaré jeudi au quai de Caraquet. C’est un bateau neuf. On s’est aperçu qu’il y avait des modifications à faire.»
«D’après ce que j’entends de mes confrères, la ressource est là», a-t-il mentionné.
Il s’attend à reprendre le large dimanche, le temps de laisser passer la tempête.
«Probablement qu’à partir de samedi soir ou dimanche, les bateaux vont sortir de nouveau», a confirmé M. Gionet.
La FRAPP est composée de trois organisations membres, dont l’Association des pêcheurs professionnels crabiers acadiens (APPCA). Celle-ci représente environ 50% de la flottille de la Péninsule acadienne avec 32 membres.
De son côté, l’Association des crabiers acadiens représente 43 membres du Nouveau-Brunswick, mais également de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse. ■
«Il y a une belle présence de la ressource actuellement. À quai, les pêcheurs entrent avec de belles quantités. On va voir au cours des jours si ça va se maintenir.»